Le dépistage en questions
Anglais

Le point sur les risques du dépistage

Le dépistage du cancer du sein n'est pas un acte anodin. Il expose à 3 risques :
- un risque de surdiagnostic et de surtraitement
- un risque de fausses alertes
- un risque de cancers radio-induits

Les surdiagnostics et surtraitements

Les surdiagnostics sont des tumeurs malignes du sein découvertes lors d'un dépistage et qui n’auraient jamais affecté la santé de la femme de son vivant, si elles étaient restées méconnues.

L'existence des surdiagnostics n'est plus contestée par personne. Ce qui pose en revanche problème est l'estimation de l'importance du phénomène. Selon les études, les surdiagnostics représenteraient de moins de 10% à plus de 40% de l'ensemble des cancers découverts par le dépistage.
On le voit la fourchette est très large. Et ce n'est pas vraiment surprenant : comme on ne sait pas distinguer un surdiagnostic et un cancer évolutif, on est obligé de recourir à des modèles statistiques complexes pour estimer la fréquence des surdiagnostics. Et chaque étude publiée, ou presque, utilise son propre modèle, ni plus juste ni plus faux que les autres, mais bien sûr avec des résultats différents.

Les conséquences des surdiagnostics ne sont pas anodines. Il faut bien comprendre que les surdiagnostics se présentent exactement comme les autres cancers. Devant une tumeur maligne qui vient d'être découverte lors d'un dépistage, il est actuellement impossible de savoir s'il s'agit d'un cancer qui va évoluer et créer des soucis de santé ou d'un surdiagnostic.
Comme on ne peut pas distinguer surdiagnostic et cancer évolutif, toutes les tumeurs malignes dépistées sont traitées comme s'il s'agissait d'un cancer évolutif. Les surdiagnostics conduisent donc à des traitements inutiles, les surtraitements. Et ce n'est pas parce que les surtraitements sont inutiles qu'ils sont moins pénibles ou donnent lieu à moins d'effets secondaires, dont certains graves voire mortels.

En savoir plus sur les surdiagnostics

Les fausses alertes

Les fausses alertes, ou faux positifs, correspondent à des mammographies de dépistage faisant suspecter un cancer du sein qui ne sera pas confirmé par les examens complémentaires.

La fréquence de ces fausses alertes est connue. Elle est d'environ 80 fausses alertes par 1000 mammographies de dépistage (source InVS : Evaluation du programme de dépistage du cancer du sein).
Les conséquences sont faciles à imaginer : angoisse inutile, examens de confirmation inutiles (dont un certain nombre de biopsies).

Les cancers radio-induits

Les cancers radio-induits sont les cancers provoqués par les rayons X utilisés au cours des mammographies de dépistage.

D'après l'INCA (Institut National du Cancer), la fréquence des cancers radio-induits serait comprise entre 1 et 20 cas par 100.000 femmes participant au dépistage depuis l'âge de 50 ans (mammographies de dépistage tous les 2 ans de 50 à 74 ans).

En résumé :
- le dépistage du cancer du sein est loin d'être un acte anodin
- le risque principal est constitué par les surdiagnostics et les traitements inutiles qu'ils entrainent. Les conséquences des surdiagnostics et surtraitements ne sont pas anodines et pourrissent la vie des femmes qui en sont victimes. Malheureusement, la fréquence des surdiagnostics et des surtraitements reste mal connue et fait l'objet de débats
- les fausses alertes sont fréquentes mais leurs conséquences limitées
- la répétition des mammographies de dépistage peut provoquer des cancers mais le risque semble faible.



Dernière mise à jour le 12/09/2021