English versionUn nouvel exemple de glissement sémantique : de non-inférieur vers plus bénéfique

Via son site internet, la mutuelle MGEN invite ses adhérentes à participer à MyPeBS. Une fois de plus (cf l'actu du 19/07/21) MyPeBS est présentée comme une étude visant à montrer la supériorité d'un dépistage individuaisé par rapport au dépistage actuel.

On peut lire sur la page consacrée à MyPeBS « MyPeBS est une étude clinique ... qui a pour objectif de comparer si un dépistage personnalisé... serait plus bénéfique pour les femmes que le dépistage standard en vigueur ».
Cette présentation de MyPeBS est fausse puisque l'objectif de MyPeBS n'est pas de montrer une amélioration du dépistage avec la personnalisation selon les facteurs de risque individuels mais de montrer que la personnalisation du dépistage ne dégrade pas l'efficacité du dépistage de plus de 25%. On voit bien qu'on est loin de vouloir montrer que le dépistage personnalisé est « plus bénéfique » que le dépistage actuel.
Il est certain qu'il est difficile de "vendre" une étude de non-infériorité et encore plus difficile d'expliquer aux femmes en quoi montrer que le dépistage personnalisé ne fait pas pire que le dépistage standard fait avancer la prise en charge des cancers du sein. Sans compter que considérer qu'une perte d'efficacité est sans importance tant qu'elle ne dépasse pas 25% a de quoi laisser perplexe.
Pour autant, on ne peut pas écrire n'importe quoi ! Les promoteurs de MyPeBS ont choisi d'en faire une étude de non-infériorité. Quelles que soient les motivations de ce choix, il faut l'assumer et présenter MyPeBS pour ce qu'elle est : une étude de non-infériorité avec un seuil de non-infériorité fixé à -25%.



Dernière mise à jour le 06/10/2021