English version Le nouveau dépliant de l'INCa : toujours du racolage plutôt que de l'information

Depuis le mois de juin 2021, l'INCa (Institut national du cancer) publie un nouveau dépliant d'incitation au dépistage. Avec ce nouveau dépliant, de toute évidence, l'INCa continue à confondre racolage et information.

En 2015, la concertation citoyenne et scientifique sur le dépistage du cancer du sein demandait que les femmes concernées puissent disposer de « renseignements équilibrés et complets ». 6 ans plus tard, le nouveau dépliant de l'INCa montre qu'on est encore très loin du compte.

Les précédents dépliants minimisaient les risques du dépistage mais ils avaient le mérite d'au moins les mentionner.
Avec le nouveau dépliant, on atteint un sommet : AUCUN des effets indésirables du dépistage n'est mentionné !
Pas la moindre trace des surdiagnostics, ni des cancers radio-induits. Même les faux positifs sont vaguement mentionnés sous une forme "littéraire" et indirecte, indéchiffrable pour le commun des mortelles : « Pas de confirmation de cancer après un suivi ou des examens complémentaires ».

Rien sur les risques du dépistage mais le nouveau slogan de l'INCa, lui, est martelé à l'envie. « Plus un cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de guérison sont grandes ». C'est écrit en gros et même en très gros.
C'est probablement vrai mais ça n'est pas le sujet. Il reste en effet à savoir si le dépistage détecte plus tôt les cancers agressifs ou s'il détecte surtout des cancers peu évolutifs, dont le pronostic aurait de toute façon été favorable. La réponse à cette question est loin d'être tranchée.

Et ce n'est pas l'argument selon lequel le dépistage permettrait « à 99 femmes sur 100 d'être en vie à 5 ans après le diagnostic » qui peut garantir l'efficacité du dépistage.
Rappelons tout d'abord qu'être en vie 5 ans après le diagnostic ne veut pas dire être guérie.
Ensuite, contrairement à ce que voudrait faire croire le dépliant, la survie 5 ans d'un cancer découvert lors du dépistage n'est pas de 99%. 99%, c'est la survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce. Et tous les cancers détectés par le dépistage ne le sont pas à un stade précoce.
Enfin, la survie n'est pas un bon indicateur de l'efficacité du dépistage. Et ceci pour de multiples raisons :



Dernière mise à jour le 23/10/2021