English versionInformer ou promouvoir, il faut choisir. Le conflit d'intérêt de l'INCa

L'INCa affiche ouvertement sa volonté de promouvoir à tout prix le dépistage du cancer du sein, quitte à délibérément cacher aux femmes certaines informations et censurer les médias qui voudraient s'en faire l'écho.

Cette attitude n'est à y bien réfléchir pas vraiment surprenante. Quand le législateur a créé l'INCa et a défini son rôle (article L1415-2 du Code de la santé publique), il lui a donné 2 missions en fait contradictoires : informer (alinéa 3) et promouvoir le dépistage (alinéa 6).

Informer sur le dépistage, c'est mettre à disposition toutes les informations scientifiques disponibles, sans exception, qu'elles concernent les bénéfices ou les risques du dépistage.
Informer, c'est aussi donner l'information sans prendre parti. Affirmer que le dépistage est bénéfique, ce n'est pas de l'information, c'est de la promotion du dépistage. Tout comme, affirmer que le dépistage est inutile ou néfaste, n'est pas d'avantage de l'information mais de la promotion du refus du dépistage.

Promouvoir le dépistage, c'est tout le contraire. C'est tenter d'influencer la décision pour faire participer au dépistage. Quitte à cacher ou minimiser les données qui ne sont pas en faveur du dépistage.

Entre informer et promouvoir, l'incompatibilité est totale. L'INCa baigne dans le conflit d'intérêt quand il assure la promotion du dépistage tout en prétendant être le garant d'une information de qualité.
C'est regrettable mais d'une certaine manière inévitable puisque conséquence des missions incompatibles attribuées par le législateur à l'INCa.
Et surtout, cela rend absolument nécessaire l'existence d'autres sources d'information, indépendantes de l'INCa.



Dernière mise à jour le 12/09/2021

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